EGMR verurteilt die Schweiz wegen "nachprozessualer Präventivhaft"

Nach meinen drei letzten kritischen Beiträgen zur bundesgerichtlichen Rechtsprechung in Haftsachen erreicht uns die Mitteilung, dass die Schweiz heute in zwei Fällen wegen Verletzung der EMRK verurteilt wurde. Ein Fall betrifft die “Sicherheitshaft im Nachverfahren”, also die strafprozessuale Haft nach Erlass eines rechtskräftigen Urteils.

Der Sachverhalt in Weber v. Switzerland (no. 3688/04) kann wie folgt zusammengefasst werden: Julien Weber wurde im Juni 2002 im Kanton Waadt zu einer Freiheitsstrafe verurteilt, deren Vollzug zugunsten einer ambulanten Massnahme aufgeschoben wurde (Art. 43 Ziff. 2 al. 2 aStGB). Als sich Weber der Behandlung widersetzte, wurde die Umwandlung in eine stationäre Massnahme beantragt. Anlässlich der gerichtlichen Anhörung Webers liess ihn Präsident sofort in Untersuchungshaft nehmen, weil zu befürchten war, er würde wieder straffällig. Ein Haftentlassungsgesuch Weber’s wurde abgewiesen.

Der EGMR hat die Klage Webers nun gutgeheissen und ihm eine Genugtuung von EUR 3,500.00 zugesprochen. In der Begründung führte er aus, dass die anwendbare Prozessordnung (Art. 59 StPO/VD) keinen solchen Haftgrund kenne, was gegen Art. 5 Ziff. 1 EMRK verstosse. Die Schweiz hatte die erforderliche gesetzliche Grundlage gestützt auf Laumont c. France (no 43626/98) mit der bundesgerichtlichen Rechtsprechung begründen wollen (BGE 128 I 184), womit sie aber unterlag:

Aus der Begründung:

40. La Cour constate que, contrairement à l’affaire Laumont précitée, il n’existait en Suisse à l’époque des faits qu’un seul arrêt du Tribunal fédéral traitant du problème de la base légale de la détention dans une procédure postérieure au jugement, à savoir l’arrêt du Tribunal fédéral du 25 juin 2002 concernant le canton de Zurich.

41. Au regard de la gravité de l’ingérence dans la liberté personnelle du requérant, la Cour considère que l’existence d’un seul précédent jurisprudentiel qui, de plus, ne concernait pas le même canton que celui du requérant, ne saurait constituer une base légale suffisamment précise et est donc incompatible avec les principes de sécurité juridique et de protection contre l’arbitraire. L’argument selon lequel il existait la possibilité qu’un nouveau jugement du tribunal correctionnel puisse apporter des modifications à l’exécution des peines et, par conséquent, confirmer l’incarcération de l’intéressé a posteriori n’a pas non plus apporté la sécurité juridique requise au moment même du placement en détention.

42. Le Gouvernement soutient, à juste titre, que le Tribunal fédéral a ultérieurement confirmé sa jurisprudence par deux arrêts rendus en 2005 et 2006. Cependant, comme la détention litigieuse a eu lieu entre septembre 2003 et janvier 2004, le requérant ne pouvait pas avoir connaissance de ces arrêts et ils ne contribuaient donc pas, à l’époque, à rendre la situation juridique plus prévisible.

43. Le Gouvernement ne saurait d’ailleurs tirer argument du fait que les codes de procédure pénale de Suisse romande ne contiennent pas de terme, ni, d’ailleurs, de dispositions prévoyant la possibilité d’ordonner la détention dans le cadre d’une procédure postérieure au jugement, puisque c’est justement cette absence de base légale qui est mise en cause en l’espèce.